Prendre conscience de l’importance de notre alimentation …
Fin des années 90, portés par l’énergie de la presque trentaine, nous aimons sortir, rire, manger ici et là sans trop se préoccuper d’un quelconque équilibre ou régime alimentaire. Le plaisir nous conduit souvent, peut-être un peu trop, vers la restauration rapide. Sandrine aime par dessous tout les pizzas, les burgers incontournables de chez qui vous savez, et les plats préparés, pratiques et pas si mauvais.
Pour ma part, j’ai toujours aimé cuisiner mais j’avoue moi aussi me laisser prendre par ces plaisirs gustatifs ancrés dans notre vie sociale. Sans compter que Sandrine semble malgré tout les préférer à mes préparations, pas toujours suffisamment sucrées, crémées ou dosées à son goût.
Et puis, notre vie professionnelle est dense, les journées lui sont entièrement dédiées et cette restauration rapide finit par s’inscrire dans notre rythme.
Ce n’est pas un problème. Apparemment. Pas un que nous ayons perçu immédiatement en tous cas.
C’est au détour d’une simple visite médicale de contrôle que le médecin m’interpelle sur le chiffre qui s’inscrit sur la balance.
«Ha, effectivement, j’ai un peu…grossi ! 15 kg ?? Ha oui, quand même…». Des analyses de sang confirment la présence d’un taux élevé de cholestérol.
«A ce rythme-là, me dit-il, vous allez au devants de sérieux soucis de santé d’ici une dizaine d’années !».
Reprise en mains : retour à l’activité physique délaissée au profit de mon engagement professionnel. Et je me remets aux fourneaux, un peu plus attentif au contenu de mon assiette.
A ce jour, personne ne parle encore de cuisiner « sans gluten ».
A mes côtés, Sandrine, de fait, rééquilibre aussi ses repas. Elle souffre depuis quelque temps de maux de ventre, de fatigue, de vomissements parfois, sans en déterminer la cause.
Peut-être qu’un peu plus de nourriture « maison » lui fera du bien ?
Bénéfique, ce nouveau régime l’est sans conteste. Je retrouve petit à petit ma ligne et ma santé.
Mais pour Sandrine, les symptômes persistent voire s’aggravent.
De médecins en médecins, pas d’explications.
Puis au détour d’un repas entre amis, une rencontre. L’un des convives exclue le gluten de son alimentation et les raisons qu’il expose semblent bien proches des troubles que vit Sandrine.
« Ne serais-tu pas sensible au gluten toi aussi ? »
Difficile d’en convenir dans un premier temps tant le sujet semble « dramatique » aux yeux de Sandrine. Ne plus manger de pain, de pizzas, de gâteaux, de burgers !
Comment continuer à avoir une vie sociale ?
Un essai malgré tout. Un mieux ! Le médecin finira par confirmer une très forte intolérance au gluten et poser le diagnostic de la maladie cœliaque !
Comment partage-t-on le quotidien d’une personne cœliaque ?
1/ Dédramatiser.
Évidemment, l’annonce est souvent un choc. Il est important de se sentir soutenu. Très vite, je l’encourage à considérer cette nouvelle comme une chance de mettre enfin des mots sur ses maux. Comme une chance de pouvoir retrouver un confort de vie. Comme une chance que cela soit pris à temps, avant une issue qui aurait pu être beaucoup plus grave d’ici quelques années.
Je la rassure : pour moi, ce n’est pas un souci que de l’accompagner dans ce nouveau régime.
2/ Se réorganiser.
J’aime cuisiner. J’ai déjà commencé à préparer des plats « maison ». Je vais donc remplacer mes ingrédients contenant du gluten au profit d’autres autorisés. Je supprime toute trace de gluten dans mes placards.
Si l’offre des produits sans gluten n’est pas aussi développée qu’aujourd’hui, il est quand même possible de trouver des farines sans gluten. Je teste et affine mes recettes avec plaisir.
3/Se régaler.
Sandrine fait le deuil doucement de la nourriture industrielle. Elle apprécie mes repas ; cuisine elle aussi. En cherchant et le temps passant, l’offre « sans gluten » est de plus en plus large et gourmande. Du pain, des gâteaux, des burgers, des pizzas sans gluten, c’est possible. Presque plus de frustrations ! On retrouve des saveurs et des textures. Réel plaisir gustatif.
Manger « sans gluten » : un bienfait pour nous deux !
En ce qui me concerne, exclure le gluten n’est pas une obligation. J’avoue ne pas spécialement ressentir de différence lorsque je m’alimente avec des préparations qui en contiennent. Je me permets donc de continuer à en manger lorsque je vais au restaurant ou lorsque nous sommes invités. Et j’adopte un régime strict à la maison. Je concilie les deux sans aucun problème.
C’est une chance pour moi car j’ai enrichi ma cuisine et découvert des recettes nouvelles. Alléger ma dose hebdomadaire de gluten n’est pas inintéressant car l’environnement actuel a tendance à en être de plus en plus riche. Et même si nous le tolérons, cela fatigue nos organismes.
Par ailleurs, c’est un vrai plaisir de voir Sandrine en meilleure santé.
Un mal pour un bien pour elle qui souffrait depuis plus de 15 ans.
De cette fragilité, elle a su en faire un vrai atout pour sa santé et y trouver également un nouvel élan professionnel en valorisant son expérience et son savoir en créant CALICOTE.